• Quoi de neuf?

    Quoi de neuf à Puebla?

    Pas mal de choses, j'ai envie de vous dire. Pour une raison qui me reste inconnue, je n'ai pas écrire sur le blog jusqu'à maintenant. Problèmes techniques à part, je vais bien. Dernier jour de cours vendredi dernier: on avait du mal à y croire! Mardi matin, l'exam final. Je vous dirais comment ça c'est passé, la réponse devrait être "bien": ça reste à faire.

    Je me souviens que la première fois que j'ai voulu écrire sans le pouvoir, nous venions d'avoir 24h fortes en émotions! Ça remonte au 9 mai: énorme orage dans la nuit, je n'en avais jamais vu de pareils: après un éclair illuminant les toits balayés de rafale pluvieuses durant d'interminables secondes, le tonnerre fait trembler notre immeuble presque aussi fort qu'il fait trembler Michelle: le cri que pousse ma coloc ressort distinctement dans ce vacarme. 

    Le lendemain, à 12h pile: on ressort de notre deuxième examen écrit (tout c'est bien passé pour ceux-ci, il paraît que j'écris très bien et que j'ai réellement compris la philosophie de la méthode Montessori, merci merci). Je mange en regardant mes mails, Michelle est dans sa chambre. Une drôle d'impression: le canapé ondule et j'ai l'impression que le monde autour de moi s'est gelly-fié. Tremblement de terre! Cette fois je l'ai senti! On sort de l'immeuble, je prend tout de même le temps de saisir mon sac à main et mon ordi. Peut être pas très prudent, mais dehors, la vie continue comme si de rien n'était. Les palmiers tremblent encore légèrement, rien de méchant. Je suis tout de même bien contente d'avoir senti au moins un temblor antes de irme de México! Dans l'état de Guerrero, le bilan est moins débonnaire.

    Le dimanche suivant, on se lève tôt avec Monkey pour aller affronter la Malinche! Après avoir pris le bus jusqu'à Canoa, on commence la grimpette vers la montagne. Paraît que c'est tout droit, on demande quand même pour être sûrs. Heureusement! C'était l'autre chemin Papy et mamie, après avoir ronchonné que l'on aurait dû arriver plus tôt, trouver un guide, venir avant la saison de pluies, etc. finissent par nous guider, leur maison est sur la route de toute façon. Vipères, chacals, précipices: on a le droit à toutes les recommandations. Suivre le chemin tout droit dès que l'on peut, ou celui qui paraît le plus emprunté. 

    Quoi de neuf?

    Au début, entre les champs de maïs et les magueyes géants, la route pavée est plutôt simple et agréable à suivre. Puis le chemin, au fur et à mesure que nos conversations s'enfilent, s'amenuise et s’effiloche. C'est par où? par là plus ou moins. Bouteilles en plastique empalée sur des branches, marques de talon dans la terre, l'arbre brûlé ou la frange du précipice comme points de repères... on finit par s'asseoir, face à la vue et heureux, pour pic-niquer dans le vent. En haut, la Malinche se cache entre les tourmentes de brumes. On aura jamais atteint le sommet, mais le silence vivant de la montagne et le plaisir de l'exercice me suffisent. 

     

     

    Quoi de neuf?

    Quand on redescend, les élections municipales font bouillir Canoa. On retrouve Mario qui nous résume la situation: pas de ley seca, ou peu respectée ici, peu d'éducation aussi. Et certains en profitent pour manipuler aisément les esprits: les unités anti-émeutes de la police pullulent dans chaque bureau de vote. Plus tôt dans l'après-midi, un des bureaux a dû être fermé car un candidat et ça troupe de candides menaçaient d'attaquer pour "brûler leurs votes, en tout respect". Bienvenue au Mexique. On va s'asseoir tous les trois devant la cathédrale pour déguster une boîte de sardines et un avocat sur du pain. Les nuages et leurs couleurs sur la vallée sont magnifiques.

    La veille du jour des professeurs, Rocio est en ville et on va manger avec Coral. Elles me font goûter les escamoles! Les fameux œufs de fourmis. Et c'est bon! Puis je vais retrouver Vecco à l'expo d'Amilca. Entre autres rencontres intéressantes, Hugo nous raconte la tradition Nahuatl de "l'ami" dans certains villages de la sierra norte, une chaise vide dans une pièce vide de la maison est réservée à "l'ami", un esprit. Ne surtout pas s'asseoir dessus! de peur d'offenser l'ange. Comme de coutume, on passe ensuite voir Jörd et Jules au bar Utopia. Cette fois-ci ou une autre, je me met à aquareller avec un fond de bière: j'aime bien le résultat, il faudra que je vous le scann.

    Quoi de neuf?

    Un autre soir, en allant manger des tacos tous les deux, j'en profite pour goûter les bizarreries encore inconnues: taco de ojo (plutôt caoutchouteux) et de machita (ça c'est bon! ça baigne dans la graisse et avec persil, oignon et citron vert, save bien rico). Niveau tacos, il me manque encore ceux de langue de bœuf. 

    Enfin, après avoir repoussé de weekends en weekends cette escapade, on prend enfin le bus pour Cuetzalan avec des copines de cours. 4h de bus pour arriver aux zigzags de la sierra norte. Les fougères gigantesques et la brume humide nous accueillent. Pour faire court, car il y aurait beaucoup à raconter: cascades vivifiantes, chaleur pesante, voladores s'élançant depuis le haut de leur poteau à 52 marches, odeurs de café, chiles, tabac, poissons sur le marché, couleurs des tissages et chaquiras, plumes et haricots en bijoux, fruits et légumes, onctuosité du champurrado, saveur des tlayoyos et hitacates sur le marché, fourmillement de tous ces vieux indigènes aux pieds déformés à force d'arpenter la place pour vendre leur artisanat aux touristes, église de jarritos avec son toit recouvert de pichets, sculptures de cire et chaussettes de bébé en offrande dans la cathédrale, bêtes étranges enformolées de l'apoticaire, bus local dans les trucks à bétail, fête d'un saint patron, tous les costumes et les danses traditionnelles mélangés en même temps sous la voûte de l'église de Xiloxochico, la pesanteur de l'air encensé, singularité des feuilles en guirlande... tant de choses vous dis-je, j'en oublis la moitié! Ce village semble suspendu entre les brumes, comme flottant, intouché ou presque par le monde qui s'agite. Un mixe entre le Népal, la Suisse et le Mexique. Avec des têtes de porc suspendues aux portes de chaque boucherie. Alors à part vous mettre le lien pour les photos et vous dire que j'ai acheté tout le marché le dimanche, il ne me restera plus qu'à vous raconter les anecdotes au compte goutte et en direct. Ici, je vous met celles de Michelle, celle-ci est la première, je vous invite à voir les suivantes (cliquer à droite de la photo). 

    Quoi de neuf?

    de gauche à droite: Michelle, moi, Daniela, Linda. Une fine équipe!

    Puis le weekend suivant, on s'échine plusieurs soirs d'affilés chez Miguel pour préparer les chiles en nogada et les déguster le samedi! Rachel, qui est arrivée depuis peu au Mexique, arrive à temps avec son pote de médecine pour y goûter. Manque de bol, le mal de Moctezuma la guette et son estomac ne la laisse pas pleinement profiter de l'expérience. Qu'à cela ne tienne! Le lendemain on va faire un tour dans le centre ville et elle reste au riz blanc. Danses traditionnelles sur le Zocalo, on déguste le cidre de Zacatlan, quartier des artistes, les antiquités de los Sapos, l'or de la capilla del rosario du temple de Santo Domingo, vue panoramique sur les toits de la ville et les neiges du Popo, marché et pan de elote: on rentre pour faire une ratatouille, Michelle concocte un café de olla que l'on siffle avec la hojaldra (brioche traditionnelle du jour des morts) achetée plus tôt. Ça fait tout drôle de reparler Français! Je raccompagne Rachelle à son hôtel: il est tard et les bus ne passent plus. Un conducteur lambda nous propose de nous emmener. Voyant Rachel peu rassurée, il propose de nous appeler et nous payer un taxi: ok. Malgré des sourires un peu trop appuyés, il nous aura bien aidé! Ayant laissé le reste des $200 qu'il nous avait donné pour le tarif de la course à Rachel, je rentre à pied. Le lendemain, je ne les vois déjà plus avant qu'il prennent le bus pour Palenque: je retrouve Edgar, Denn et Dino pour un tour de vélo dans le centre, puis une pasita (liqueur de raisin sec avec un cube de fromage: la légende veut que personne n'est encore réussit à boire le centième verre accordant la gratuité des consommations).

    La saison des pluies et les ouragans se déchaînant sur la côte nous abreuvent de leurs rincées quotidiennes et imprévisibles et il fait plutôt froid. On commence à vendre nos meubles avec Michelle et aujourd'hui, grand ménage intégral de l'appart pour faire la chasse aux larves que l'on a trouvé se tortillant sur notre carrelage. Ça sent la fin... Des bisous à vous tous!

     


  • Commentaires

    1
    Catherine
    Mercredi 11 Juin 2014 à 10:35

    ... mais tant de belles choses vues, de riches instants vécus, de foison de découvertes, d'enrichissements à tous les niveaux : BRAVO Chloé de te donner les moyens de vivre cela et MERCI à toi d'ainsi le partager avec nous !


    Que ta vie se poursuive aussi goulayante, fructueuse et heureuse. Comme dis notre ami Eric : fais-toi la vie BELLE !

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :