• ... et an nouveau !

    Mais avant même de s'aventurer hors de la ville, celle-ci à encore une infinité de trésors à nous révéler.

    statue de chien en haut d'un immeuble que Victor m'a faite découvrir, alors que je venais souvent m'acheter des panes dulces dans la boulangerie juste en-dessous!un magnifique édifice en ruine avec ses émaux de talavera qui laisse voir le ciel au travers de ses fenêtres

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    les offrandes mercantiles apportées au nino cieguito: il porte ses yeux arrachés sur un éventailles rois mages passant devant la casa de los alfeniques!

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    les voles d'étourneaux que l'on aime aller observer au centre-ville certains soirs

    expériences photos dans notre coure... et an nouveau !

     

     

     

     

     

    ... et an nouveau !... et an nouveau !

     

     

     

     

     

     

    Au Méxique, il faut savoir que ce sont les rois mages et non le père Noël qui apportent traditionnellement les cadeaux. Le 6 janvier est donc tout aussi important. Et, comme promis, je confectionne plusieurs galettes des rois pour l'occasion. C'est tout une aventure de récolter les ingrédients nécessaires, notamment la pâte feuilletée que je fini par faire faire dans une boulangerie en échange de la recette, et l'huile essentielle d'amande qui se révèle n'être que de l'alcool agrémenté d'arômes artificiels… Enfin, Coral est enchantée quand je lui apporte une galette toute chaude et elle me parle de ses nouveaux projets montessoriens et des possibilités de travail qu'il y aurait pour moi ici. Et les copains apprécient la nouveauté, le soir venu, pendant que l'on joue au Pictionnary (« Pintamonos » ici). La malédiction du 1 et mes lacunes en culture et vocabulaire mexicains nous laisse loin en arrière avec Miguel, mais je crois bien que dans n'importe quelle langue, je resterais fan de ce jeu. Pendant ce temps, la pluie tombe dehors et le froid s'abat pour un temps sur les toits. Victor rentre tout trempé mais heureux : l'université vient d'approuver son projet de peindre plusieurs murs de parkings de la ville pour donner un cours d'introduction à l'art de la fresque !

     

    Et puis, une nouvelle fois, nous réussissons l'exploit de sortir du lit de bon matin pour prendre le bus vers Tecali de Herrera. Si vous avez eu la chance de visiter l'un des sites archéologiques dont regorge le Mexique, vous avez sûrement remarqué foule de vendeurs ambulants proposant toutes sortes de bibelots, tels de pyramides ou des têtes de jaguar en onyx. Et bien, il y a toutes les chances pour que ses jolies scultures soient sorties des ateliers de Tecali ! Du Nahuatl « maisons en pierre », les habitants de ce village ce sont spécialisés depuis des générations dans la taille de pierre. Traditionnellement, c'est l'onyx qui est extrait des veines de cette terre, mais aujourd'hui les marbres et basaltes de toutes couleurs affluent ici des quatre coins de la république.

    Nous arrivons dans la brume revitalisante du matin et l'on profite ainsi d'un calme apaisant pour visiter la magnifique ruine de l'ancien monastère franciscain.

    noche buenas devant l'ancien couvent de Tecali

    Don Margarito, qui entretien avec le plus grand soin ce lieu, nous raconte comment les moines ont sans doute été chassés d'ici par le clergé séculaire, mécontent du travail d'alphabétisation et d'enseignement qu'ils dispensaient aux indigènes, peu propice à les aider dans leur tâche esclavagiste. De détails historiques en remarques écologiques, il fini par nous inviter à visiter le monastère de Cautinchan, où des cartes d'une grande importance historique ont été découvertes. Tous contents de cette rencontre, nous repartons vers le marché pour déjeuner de tacos de cecina et de longaniza histoire de nous donner des forces pour commencer le parcours des magasins de souvenirs en pierres. Ceux-ci vont de la petite échoppe sur le bord de la route à la grande surface à la mode « Ikéa tout en marbre », en passant par la galerie d'art. Mais, étrangement, dans chacun l'on retrouve les mêmes iguanes, les mêmes vierges, dauphins, tortues et chandeliers que dans les autres. C'est un peu triste de voir un travail qui pourrait être si beau amocher de superbes pierres pour plaire au client. La bonne surprise c'est quand la rangée de boutiques se brise pour laisser percer un paysage magnifique. Et alors qu'on s'avance, comme hypnotisés, on se rend compte que l'on se trouve dans une espèce de décharge de minéraux. Des débris jugés inutilisables, on ressort de jolis petits trésors.

    Puis on reprend le bus pour Cautinchan. Le village se remet de trois jours de fête et les rues sont encore jonchées de confettis, de papel picado, de déchets plastiques et de vêtements abandonnés. Mais un calme pénétrant émane de cet endroit, encore magnifié par la lumière du soleil couchant d'hiver. La chance nous sourit encore une fois et le gardien nous laisse monter sur les toits de l'ancien couvent. Moment magique où l'on joue les funambules dans le vent des hauteurs et sous les rayons du soleil couchant. On rentre à Puebla par le dernier bus, cuits comme des marrons confits et saoulés de bonheur.

    ... et an nouveau !

    Et déjà, le lendemain, il est temps de préparer nos sacs : moi avec mes tonnes de « moles », de pierres, de cadeaux et seules quelques affaires que je laisse derrière moi pour la prochaine fois ; lui avec… le sac de couchage ! Et quelques slips quand même. Direction : México D.F. On arrive à la capitale pour se perdre un moment dans ses transports en commun tentaculaire. Les couleurs, les montagnes, les maisons, l'air sont plus crus qu'à Puebla. Le trafic plus acide. Les gens peut être plus agressifs. La jungle urbaine, quoi. Mais toujours avec cette espèce de tranquillité apparente, cachant la vie bouillonnante du Mexique.

    Enfin, on s'en éloigne vite par le bus qui nous conduit à Coyocan. Ce coin de la ville a des airs de village avec ces rues pavées et sinueuses, ses grandes maisons les unes sur les autres, belles de leurs excroissances incongrues, leurs jardins débordants au-dessus des barricades.

    On finit par trouver la maison de la Rama Antroposofica où Gustavo nous accueille. Cela fait maintenant plusieurs années que la vieille bâtisse abrite les différentes activités de la communauté anthroposophe du coin : lectures, conférence, ateliers, vente de miel, café et huiles essentielle des fermes biodynamiques du Michoacan… et cours d'eurythmie ! Autour d'une délicieuse Rosca de los Reyes (qui vaut bien nos galettes des rois!), Ana Maria nous raconte donc son incroyable parcours pour devenir l'eurythmiste hyper-active qu'elle est aujourd'hui. Au matin, j'ai le plaisir de participer à leur cours hebdomadaire avec quelques parents de l'école Steiner toute proche. Je me glisse avec délice dans les mouvements des poèmes en Espagnol, me plonge presque sans difficulté dans le spectacle qu'ils vont présenter bientôt. Victor observe, c'est la première fois qu'il rencontre l'eurythmie (et même des anthroposophes, tout simplement). Quelque chose le touche. Il nous raconte après le cours l'envie qu'il avait de se lever et de rentrer dans le mouvement avec nous. Je suis heureuse de pouvoir partager ça avec lui et Ana Maria essaie déjà de le persuader à faire lui aussi la formation d'eurythmie !

    Octavio prend encore le temps de nous montrer la carte du coin pour nous indiquer comment marcher jusqu'à l'Anahuacalli (http://www.museoanahuacalli.org.mx/), musée déssiné par Diego Rivera. On s'y rend comme à notre habitude : en discutant et en flânant. Tout nous intéresse et la moindre chose nous entourant devient sujet à conversation.

    Ce musée est une vraie merveille : on peut y voir une infime partie des trésors d'art précolombien amassés par le peintre, en même temps qu'un expo temporaire des œuvres en pneu de l'artiste Betsabeé Romero. Liliana, notre guide, après nous avoir menés dans une course effrénée à travers l'édifice, prend le temps de discuter avec nous une fois arrivés au soleil de la terrasse. Elle nous explique qu'elle s'est sentie mal durant la visite et qu'elle voulait en finir avant de tomber dans les pommes ou autre, mais la chaleur du toit de basalte noir la revigore et lui donne l'énergie de nous raconter encore beaucoup de détails sur le lieu, le travail des artistes ou sa vie à elle. Un chouette échange qui nous fait dépasser largement le temps de visite.

    ... et an nouveau !

    En sortant, on trouve une fonda bien sympa où manger notamment une succulente courgette farcie au fromage ! Les rues de Coyoacan nous aspirent à nouveau pour nous révéler, par leur graffitis ou les stickers collés sur tous les poteaux, le sang révolutionnaire qui y pulse.

    les rues de Coyoacan, colonia de los Reyes

    On rentre à la rama pour refaire nos affaires et nous revoilà partis pour affronter le dédale des métros aux heures de pointe. On finit par y retrouver Alex qui nous accueille pour la nuit dans sa maison tout près de l'aéroport. Tout enjoué, il nous parle un peu de son travaille d'éditeur de littérature locale ou de la douce folie de la vie au D.F. Éreintés, on entend avec plaisir le sifflement du vendeur ambulant de « camotes » : on achète rapidement une banane et une patate douce fumées et recouvertes de lait concentré à ce vieux sympathique et sa radio cumbia.

    Une dernière nuit à passer dans les bras de mon amour avec le bruit des avions décollant en guise de métronome. Trois semaines, c'est trop court, et jusque devant les portes d'embarquement je retiens les dernières minutes qui nous restent ensemble. On se voit bientôt, me dit-il, va faire ce que tu as à faire et moi aussi de mon côté, cet été je viens te voir.

    La suite est une autre histoire que je continue d'écrire.

     

    Je vous souhaite à tous une très belle année 2016.

     

    une vue des deux volcans depuis l'avion pour terminer!


  • Commentaires

    1
    vecco
    Mardi 27 Décembre 2016 à 14:05
    No había leido este post, que hermoso. :3
    ¡Feliz año!
    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :