La candelaria ici, la chandeleur chez nous: le 2 février, les païens fêtaient la lumière en allumant des bougies purificatrices, les chrétiens ont décrété que c'était l'introduction du jeune Jésus au Temple...

Dans tous les cas, chez nous on mange des crêpes et ici des tamales ! Mais en plus, on a le lundi de libre, alors j'en profite pour acheter des billets pour aller voir Denn à Acapulco.

Tout commence par 8h de bus. Mais ce n'est pas un bus: c'est un avion à roues ! Clim trop forte, films américains mal doublés, sièges énormes, dossier non-désinclinable, repas offert à l'entrée... bref, pour certains, la grande classe. Moi, je déteste, mais bon, au moins je suis sûre d'arriver à bon port avec ça.

Denn m'attend à l'arrivée et on va aller de jeter une bière au fond du gosier dans l'air moite du Malecon. Depuis la terrasse où l'on s'est installées, j'entends le bruit des vagues de la baie et distingue les rochers qui en émergent. Impossible de me croire en hiver !

Toutes les deux bien crevées, on rentre à l'appart de son père, plus haut dans les collines surplombant la baie. Dans l'unique chambre climatisée, on se répartit les matelas: Denn et moi par terre, son père et Domi, sa jeune sœur sur le sommier, le chat un peu partout. je tombe comme une pierre.

Le lendemain, on commence tranquilles : sauna à l'hôtel où ils ont leur carte de membre pour le coin sportif. On remonte pour faire quelques courses et déjeuner, puis direction la plage: le pied.

On prend une place à l'ombre d'un restau où la famille a ses habitudes et les bières arrivent rapidement pour nous rafraîchir: l'eau est tellement bonne que celle, elle n'y parviendrait pas longtemps ! Quand on rentre dans l'eau, gaffe aux vagues: il y a un grand creux juste après le premier mètre et si le rouleau l'emporte, on se retrouve cul par dessus tête. Ca fait beaucoup rire Domi. Mais une fois passé ce cap, on flotte tranquille en regardant les parapentistes tractés par des zodiacs décoller, à l'abri de la multitude des vendeurs ambulants.

Déjà vient le soir et l'on commande un plat de mariscos (fruits de mer) alors que son père nous rejoint pour parler musique, éducation et philosophie. Pulpo enamorado (ou en-mayonnaisado), poisson frit, crevettes à l'ail, beignets de poisson ... tout est délicieux:

Il se fait tard déjà, alors on se dépêche de prendre la voiture pour aller s'enfiler le long de la route sinueuse remontant jusqu'à la Quebrada : des rochers déchiquetés, la mer qui cogne, une vierge perchée et les plongeurs qui s'élancent sous les projecteurs. Le spectacle est impressionnant, surtout que l'atterrissage ne peut se faire que dans quelques trous d'eau. Une petite image de Google pour vous donner une idée:

avec

Domi

L'air est chaud et la nieve de rompope (glace pilée avec une liqueur de jaune d'œuf) est la bienvenue. En arrivant à l'appart, je regarde 5mn du film et je sombre.

Le lendemain, rebelote pour le sauna. Franchement, hammam et plage, c'est pas le grand luxe ? On va déjeuner dans une Fonda (petit restau ouvert sur la rue) et je me régale d'un ceviche de poisson. Cette fois, direction le musée. Ancien fort, il surplombe toute la baie et regroupe des collections d'objets d'Indonésie, Thaïlande, Chine ... le commerce entre ces deux parties du monde fut très fleurissant à l'époque de la colonisation, et l'influence de l'Asie se retrouve beaucoup dans certains artisanats mexicains (la Talavera bleue, poterie de Puebla, les rebozos en soie ...). Mais il est déjà tard, et on file pêcher Domi à l'appart pour naviguer jusqu'à la plage de l'Acapulco nuevo.

En chemin,

Denn me raconte

les afrontements

qu'il y a eu dans la rue

il y a quelques mois

entre les trafiquants

de drogue.

Les forces armées

viennent juste

de rétablir le calme.

L'océan ouvert, enfin ! Première fois de ma vie que je m'y baigne: et bien ça secoue ! Mais je joue comme une gosse à plonger sous la vague qui me bringuebale en tous sens. La puesta del sol est magnifique:

Ensuite, shopping et restau dans le centre commercial à ciel ouvert de l'Isla: du fric et du luxe de partout, comme un monde artificiel où mes sandales de marche font un peu tâche. Mais on se régale à faire du lèche vitrine entre les canaux et les palmiers.

En rentrant, encore une fois, je m'écroule. Le lendemain, à peine le temps de déjeuner que déjà, il faut se précipiter à la station de bus pour tenter de refourguer mon ticket retour: à la dernière minute, je trouve une petite dame toute désespérée de ne pouvoir emmener ses seaux à Puebla. Je l'accompagne jusqu'au bus pour l'embarquement, billets de banque contre billet de transport et j'aurais presque envie de l'embrasser et de prendre une photo avec elle. $600 pesos d'économisés, je crache pas dessus !

On retourne préparer nos affaires et remplir la voiture de toutes les marchandises à emmener à Puebla, et le long retour entre les bouchons de retour de pont commence. On rigole, discute, écoute de la musique et mange des pâtisseries de lait et coco. Les travaux d'un tunnel effondré au dernier ouragan de septembre nous bloquent pendant presque 2h, alors on sort la tête pour prendre des photos:

Yoda vadrouille tranquille.

De retour chez moi, je me croirais la veille de la rentrée après les grandes vacances. Michelle, ma coloc, elle revient du Colorado où ils annoncent encore des tempêtes de neige...